la clusaz et l’Énigme de la retenue d’eau : le conseil d’État gèle le débat

La Clusaz et l’Énigme de la Retenue d’Eau : Le Conseil d’État Gèle le Débat

Le projet de retenue collinaire de la Colombière, dans le massif des Aravis, continue de faire parler de lui. Le Conseil d’État a en effet rejeté, le mardi 3 octobre, les recours déposés par la commune de La Clusaz (Haute-Savoie) et le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. Ces recours faisaient suite à la suspension de l’autorisation environnementale accordée par le préfet de la Haute-Savoie, permettant ainsi le démarrage des travaux.

Le jugement rendu par le tribunal administratif de Grenoble, saisi en référé par plusieurs associations de protection de l’environnement, avait déjà marqué une étape importante dans ce dossier. La décision du Conseil d’État ne constitue pas une décision de fond sur la validité du projet lui-même, mais elle confirme la suspension de l’autorisation environnementale accordée par le préfet.

Le maire de La Clusaz, Didier Thévenet, a réagi à cette décision en soulignant qu’il ne s’agissait pas d’une remise en question du projet dans son ensemble, mais plutôt d’une suspension temporaire en attendant une décision définitive qui pourrait prendre plusieurs années. En effet, le conseil municipal de La Clusaz avait voté le 17 août dernier un moratoire, suspendant ainsi le projet en attendant une décision finale.

Le projet de retenue collinaire de la Colombière prévoit la construction d’une réserve d’eau de 148 000 m³, dont les deux tiers seraient destinés à l’enneigement artificiel des pistes de ski, et le reste à l’eau potable. Évalué à 10 millions d’euros, ce projet est considéré comme nécessaire par la commune pour répondre aux besoins en eau et conforter l’enneigement de la station de ski dans un contexte de réchauffement climatique.

Cependant, les opposants au projet dénoncent une atteinte au milieu naturel et aux espèces présentes sur le site, ainsi qu’un accaparement de l’eau et une fuite en avant concernant l’enneigement artificiel du domaine skiable. Ces opposants avaient d’ailleurs occupé le bois de la Colombière à l’automne 2022 pour empêcher le début du chantier.

Certains défendent pourtant l’idée que stocker l’eau au printemps au lieu de la laisser s’écouler dans la mer pour la remettre sur les pistes l’hiver n’est pas une idée stupide. Ils rappellent également que l’eau des canons à neige n’est pas gaspillée ni polluée, puisqu’elle est rendue à la nature lorsque la neige fond. Selon eux, ce qui pollue le plus dans le sport d’hiver, ce sont les déplacements des vacanciers, leur chauffage et leur alimentation, et non pas l’activité du ski en elle-même.

Quoi qu’il en soit, cette décision du Conseil d’État marque une étape importante dans le débat autour de ce projet de retenue d’eau controversé à La Clusaz. Le moratoire en cours permettra de prendre le temps d’examiner les arguments des différentes parties prenantes et de rendre une décision définitive qui devra tenir compte des enjeux environnementaux, économiques et sociaux liés à ce projet. Affaire à suivre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

mentionslegales ph